La Commission européenne ne saura sans doute pas trop quoi faire des chiffres de ce sondage, dont les résultats concernant la France font ressortir les contradictions des Français. 65% estiment ainsi que l'Union est responsable des politiques de rigueur, tout en ne protégeant pas suffisamment les citoyens européens des risques de la globalisation - la moyenne française est de 11 points supérieure à celle du reste du continent. Mais néanmoins, ils jugent favorablement (à 63%) la monnaie unique dont la défense implique précisément les mesures d'austérité qui frappent les économies défaillantes en Europe. Ce pourcentage est d'ailleurs dans la moyenne européenne. 64% rejettent d'ailleurs la sortie de l'Euro préconisée par le Front national, d'après un autre sondage TNS Sofres. Le retour aux monnaies nationales ne séduit pas au-delà de petits cercles de convaincus.
Les Français sont 56% à se montrer pessimistes quant à l'avenir de la construction européenne, soit 13 points de plus que la moyenne de l'UE. Cependant, la France seule ne serait pas capable de faire mieux en dehors de l'Union, estiment avec raison 61% des interrogés au sondage Eurobaromètre. Et l'appétit pour l'Union ne s'arrête pas à l'Euro : pour 77% des Français, il est nécessaire d'approfondir l'intégration pour une politique commune de défense et de sécurité.
Plus globalement, les Français conservent leur titre de champions du pessimisme. 91% d'entre eux estiment ainsi que la situation économique du pays est mauvaise, 37% que la conjoncture va continuer à se dégrader cette année (seuls 19% pensent qu'elle va s'améliorer). Contradiction encore, 83% de nos compatriotes s'annoncent satisfaits de leur vie en général…