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La productivité a chuté depuis la pandémie





Le 25 Mars 2024, par La rédaction

Trois ans après le début de la pandémie de Covid-19, la France fait face à une baisse significative de sa productivité, un indicateur crucial pour la croissance économique. La Banque de France a récemment publié un bulletin apportant un nouvel éclairage sur les facteurs à l'origine de ce phénomène, distinguant causes temporaires et enjeux durables.


Une chute préoccupante de la productivité, mais explicable

La pandémie de Covid-19 a laissé des traces profondes dans l'économie française, notamment une chute notable de la productivité. Selon la Banque de France, au deuxième trimestre 2023, la productivité apparente du travail se trouvait 5,2 % en deçà de son niveau de fin 2019, marquant un recul de 8,5 % par rapport à la tendance pré-Covid. Cette situation interpelle car la productivité est un moteur essentiel de la croissance.

Les analystes de la Banque de France soulignent toutefois que cette baisse reflète principalement une orientation des politiques publiques favorisant l'emploi plutôt qu'une réelle diminution du potentiel économique du pays. Ils ont identifié que plus de la moitié de cette perte de productivité est due à des facteurs durables et à des causes temporaires, avec une distinction entre la rétention de main-d'œuvre par les entreprises et l'impact de l'apprentissage et des changements de composition de la main-d'œuvre.

Causes temporaires et durables

La rétention de main-d'œuvre, due aux difficultés de recrutement post-Covid, représente un facteur significatif. Les entreprises ont maintenu leurs effectifs malgré une activité réduite, ce qui a généré des sureffectifs estimés à 360.000 emplois dans des secteurs clés comme la construction ou l'hébergement-restauration. Cette situation devrait cependant s'améliorer, avec une projection de gains de productivité transitoires supérieurs à ceux d'avant la pandémie entre 2024 et 2026.

D'autre part, l'essor de l'apprentissage et les changements dans la composition de la main-d'œuvre sont perçus comme des facteurs durables ayant contribué à la baisse de la productivité. L'adoption accrue de l'apprentissage depuis 2019 a, selon certaines estimations, contribué à environ 15 % de la baisse, tandis que la difficulté à recruter a poussé les entreprises à embaucher des profils moins qualifiés ou éloignés du marché du travail.

En dépit de ces constats, une part de la chute de la productivité demeure inexpliquée, ouvrant la voie à d'autres hypothèses telles que le faible nombre de défaillances d'entreprises post-Covid ou la baisse relative du coût du travail. La Banque de France suggère également que des facteurs externes comme la hausse des coûts des matières premières et des difficultés de recrutement spécifiques ont davantage impacté l'industrie, traditionnellement plus productive.




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