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Le télétravail provoque une crise immobilière aux États-Unis





Le 12 Mars 2024, par Aurélien Delacroix

Aux États-Unis, le marché de l'immobilier de bureaux subit les contrecoups du télétravail, engendrant une dévaluation significative de ces biens et mettant en péril le refinancement des prêts dans un contexte de taux d'intérêt élevés. Ce phénomène expose particulièrement les petites et moyennes banques, mais aussi d'autres acteurs économiques, à un risque accru de défaut de paiement.


Un paysage immobilier bouleversé pour l'immobilier bancaire

Depuis l'avènement du télétravail lors de la crise sanitaire, les bureaux américains voient leur fréquentation baisser drastiquement, entraînant une hausse importante du taux de vacance de ces espaces. De grandes villes comme San Francisco, Washington et New York connaissent une réduction de moitié du nombre de personnes travaillant dans les bureaux par rapport à la période pré-pandémique. 

Cette situation conduit à une sous-utilisation marquée des quartiers d'affaires, affectant non seulement les propriétaires de ces immeubles mais aussi les commerces environnants. Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, a souligné la pression considérable que ce phénomène exerce sur le secteur.

L'année 2024 apparaît comme une échéance critique pour les propriétaires d'immobilier de bureau, avec un quart des prêts contractés pour l'achat de ces propriétés arrivant à maturité. Ils doivent faire face à la nécessité de refinancer une somme colossale de 206 milliards de dollars dans un contexte où les taux d'intérêt sont au plus haut depuis deux décennies. 

Le refinancement dans un environnement hostile

Cette situation est aggravée par la baisse de valeur du secteur des bureaux, qui a perdu un tiers de sa valorisation. La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a exprimé ses inquiétudes quant à la capacité de refinancement dans cet environnement difficile, marqué par des taux d'intérêt élevés et une augmentation des taux de vacance.

Les conséquences de cette crise immobilière s'étendent au-delà des propriétaires d'immeubles, menaçant la stabilité de certaines petites et moyennes banques. La Fed, consciente des risques, a entamé des dialogues avec les établissements les plus exposés à ce secteur. L'objectif est d'identifier et de réduire les risques associés à la concentration élevée de prêts dans l'immobilier commercial. Cependant, des économistes comme Ryan Sweet d'Oxford Economics mettent en garde contre un possible effet domino, où des ventes à prix réduit pourraient contraindre les banques à réévaluer et à augmenter leurs provisions pour pertes potentielles.




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