Marie Legrand, vous avez pris la direction d’Audio 2000 en 2018. Pouvez-vous nous dire quelles ont été les grandes évolutions de l’enseigne en 20 ans d’existence ?
Audio 2000 a été fondé en 1999 et compte 200 centres aujourd’hui. Je crois que les maîtres-mots – accessibilité, professionnalisme et innovation – inchangés depuis toutes ces années, expliquent pour beaucoup cette réussite. Mais l’un des principaux facteurs de cette réussite repose à mon sens sur les services que nous associons à l’appareil auditif, dont quatre années de service après-vente incluses, avec des packs tout compris (assurance, produits d’entretien, suivi complet de l’appareillage…). Enfin, nous avons poursuivi notre évolution avec des efforts importants dans le domaine de la digitalisation. Depuis peu, les prises de RDV peuvent se faire en ligne notamment via Doctolib, et nous sommes fiers d’être les premiers à avoir mis en place ce type de partenariat sur le marché de l’audioprothèse.
Entre professionnels de santé et distributeurs de marques, comment se positionne Audio2000 sur le marché des audioprothèses ?
Les audioprothésistes d’Audio 2000 ont un rôle d’accompagnant avant tout, sachant qu’il y a plusieurs types d’acteurs sur le marché avec des « succursalistes » comme Amplifon, Audilab et Audika, des acteurs plus discount comme Ideal Audition et Optical Center et enfin des acteurs liés à l’optique comme nous. Notre structure est hybride avec la liberté de choix de l’appareil auditif au sein de l’ensemble des catalogues des professionnels. Tous les produits sont référencés au niveau de la centrale et chaque a la liberté de choisir dans tous ces catalogues fournisseurs. Cela n’est pas toujours vrai dans des systèmes plus intégrés ou verticalisés, les choix vont être induits par une politique générale et parfois même par une marque en particulier lorsqu’elle détient cette chaine d’audioprothèses.
Vous évoluez aux cotés de la coopérative Optic 2000 au sein du GIE Audioptic. Quelles sont les synergies entre la coopérative leader de l’optique en France et votre réseau de franchise ?
Nous avons l’opportunité de travailler très régulièrement sur des offres croisées et essayons par exemple d’offrir aux clients le maximum de services sur un même point de vente. Il y a là une notion de proximité essentielle pour nous. Souvent, les personnes qui utilisent une audioprothèse ont des difficultés à se déplacer et il est bon que le centre où elles vont être amenées à venir plusieurs fois soit proche de chez elles. Il y a déjà plus de cent points Audio 2000, des corners, au sein des magasins Optic 2000, et nous souhaitons développer plus avant cette présence.
Festivals, expositions sonores intenses… Comment sensibilisez-vous les jeunes qui sont de plus en plus touchés par les pertes d'audition ?
La moyenne d’âge pour un appareillage se situe certes toujours 75 ans, car cette problématique est très liée au vieillissement de l’oreille. A partir de 40 ans, il y a une tendance à la diminution des capacités visuelles, c’est la presbytie. Pour l’audition, c’est le même principe qui se développe vers 50 ans avec une perte de l’audition, c’est ce qu’on appelle la presbyacousie. Nous disposons d’un capital de cellules qui diminue au fur et à mesure du temps et à une vitesse plus ou moins rapide en fonction de la génétique, de certains médicaments, ou encore de l’exposition du bruit.
Mais le marché de l’audioprothèse a énormément évolué au cours des deux dernières décennies notamment avec une cible qui s’est rajeunie et qui prend conscience qu’un capital auditif préservé contribue au bien-être. Nous souhaitons faire comprendre aux jeunes qu’il ne faut pas attendre 50 ans pour préserver ce capital, et que tout commence dès 20 ans, âge auquel l’audition commence déjà à baisser. Nous faisons entre autres ce travail de prévention au sein des entreprises, lesquelles nous sollicitent désormais afin de mener campagnes de tets d’audition. Nous nous rendons aussi dans les établissements scolaires et participons à des festivals de musique en proposant des bouchons et des tests d’audition. Globalement, nous constatons que les jeunes sont de plus en plus réceptifs à nos messages de prévention.
Annoncé lors de la campagne présidentielle, le reste à charge zéro en audioprothèse est désormais acté depuis janvier. Quelles ont été les effets de cette mesure sur Audio 2000 et ses clients ?
En audioprothèse, le reste à charge zéro est mis en place progressivement et ne le sera complètement qu’à partir de janvier 2021. A compter de cette date, le remboursement par la sécurité sociale sera d’environ 400 euros, sur des produits avec un prix plafond d’environ 950 euros ; le reste sera pris en charge par les complémentaires santé.
D’un point de vue tarifaire, nous avons toujours misé sur l’accessibilité, avec des produits de l’ordre de 699 euros, pour diminuer au maximum le reste à charge des patients. Le 100 % santé est en fait l’officialisation de ce que nous pratiquons depuis des années.
On dit souvent que le marché de l’audioprothèse est en pleine évolution, quels sont selon vous les grands enjeux à venir ?
2019 a déjà marqué une évolution dans l’encadrement du métier d’audioprothésistes. Tout ce que doit faire un audioprothésiste en termes de conseil et d’accompagnement est aujourd’hui normalisé et gravé dans le marbre. Il pouvait y avoir avant cela des pratiques très différentes d’un centre à l’autre. Audio 2000, en raison de ses procédures internes de contrôle qualité rigoureuses a été en avance là aussi sur la loi. C’est pourquoi nombre d’évolutions actuelles sont en réalité vécues dans la continuité pour les audioprothésistes de notre réseau.
D’un point de vue sectoriel, il est possible que le marché de l’audioprothèse connaisse un mouvement de verticalisation et de concentration autour de marques puissantes des fabricants forts. Mais nous en saurons plus dans les mois qui viennent.
Au niveau technologique, les bouleversements sont, eux, majeurs. Nous sommes passés de la préhistoire au 21ème siècle en l’espace de vingt ans. A la veille de l’an 2000, les appareils auditifs se réglaient avec un tournevis, alors qu’aujourd’hui, ils fonctionnent grâce au numérique et même pour certains d’entre eux à l’aide de l’intelligence artificielle. Nous travaillons sur des produits de plus en plus miniatures, fonctionnant avec une batterie lithium-ion. En 2012 nous aussi créé la surprise avec une innovation : les « audiovisuels », des aides auditives dans des branches de lunettes clipsées interchangeables. C’est un système qui permet de porter ses lunettes seules, ses appareils auditifs seuls ou les deux en même temps. Demain, l’appareil auditif sera un objet connecté, de santé, capable de détecter les chutes, les pulsations cardiaques, et de s’adapter automatiquement à l’environnement sonore dans lequel le patient évolue grâce à l’intelligence artificielle. L’audioprothèse est appelée à devenir un objet connecté qui veillera au bien être de son bénéficiaire.
Audio 2000 s’efforce de toujours proposer les produits les plus performants du marché. Mais il faut également veiller à accompagner ces produits techniques d’offres de service afin de mieux répondre aux demandes de nos clients parfois âgés.
Audio 2000 a été fondé en 1999 et compte 200 centres aujourd’hui. Je crois que les maîtres-mots – accessibilité, professionnalisme et innovation – inchangés depuis toutes ces années, expliquent pour beaucoup cette réussite. Mais l’un des principaux facteurs de cette réussite repose à mon sens sur les services que nous associons à l’appareil auditif, dont quatre années de service après-vente incluses, avec des packs tout compris (assurance, produits d’entretien, suivi complet de l’appareillage…). Enfin, nous avons poursuivi notre évolution avec des efforts importants dans le domaine de la digitalisation. Depuis peu, les prises de RDV peuvent se faire en ligne notamment via Doctolib, et nous sommes fiers d’être les premiers à avoir mis en place ce type de partenariat sur le marché de l’audioprothèse.
Entre professionnels de santé et distributeurs de marques, comment se positionne Audio2000 sur le marché des audioprothèses ?
Les audioprothésistes d’Audio 2000 ont un rôle d’accompagnant avant tout, sachant qu’il y a plusieurs types d’acteurs sur le marché avec des « succursalistes » comme Amplifon, Audilab et Audika, des acteurs plus discount comme Ideal Audition et Optical Center et enfin des acteurs liés à l’optique comme nous. Notre structure est hybride avec la liberté de choix de l’appareil auditif au sein de l’ensemble des catalogues des professionnels. Tous les produits sont référencés au niveau de la centrale et chaque a la liberté de choisir dans tous ces catalogues fournisseurs. Cela n’est pas toujours vrai dans des systèmes plus intégrés ou verticalisés, les choix vont être induits par une politique générale et parfois même par une marque en particulier lorsqu’elle détient cette chaine d’audioprothèses.
Vous évoluez aux cotés de la coopérative Optic 2000 au sein du GIE Audioptic. Quelles sont les synergies entre la coopérative leader de l’optique en France et votre réseau de franchise ?
Nous avons l’opportunité de travailler très régulièrement sur des offres croisées et essayons par exemple d’offrir aux clients le maximum de services sur un même point de vente. Il y a là une notion de proximité essentielle pour nous. Souvent, les personnes qui utilisent une audioprothèse ont des difficultés à se déplacer et il est bon que le centre où elles vont être amenées à venir plusieurs fois soit proche de chez elles. Il y a déjà plus de cent points Audio 2000, des corners, au sein des magasins Optic 2000, et nous souhaitons développer plus avant cette présence.
Festivals, expositions sonores intenses… Comment sensibilisez-vous les jeunes qui sont de plus en plus touchés par les pertes d'audition ?
La moyenne d’âge pour un appareillage se situe certes toujours 75 ans, car cette problématique est très liée au vieillissement de l’oreille. A partir de 40 ans, il y a une tendance à la diminution des capacités visuelles, c’est la presbytie. Pour l’audition, c’est le même principe qui se développe vers 50 ans avec une perte de l’audition, c’est ce qu’on appelle la presbyacousie. Nous disposons d’un capital de cellules qui diminue au fur et à mesure du temps et à une vitesse plus ou moins rapide en fonction de la génétique, de certains médicaments, ou encore de l’exposition du bruit.
Mais le marché de l’audioprothèse a énormément évolué au cours des deux dernières décennies notamment avec une cible qui s’est rajeunie et qui prend conscience qu’un capital auditif préservé contribue au bien-être. Nous souhaitons faire comprendre aux jeunes qu’il ne faut pas attendre 50 ans pour préserver ce capital, et que tout commence dès 20 ans, âge auquel l’audition commence déjà à baisser. Nous faisons entre autres ce travail de prévention au sein des entreprises, lesquelles nous sollicitent désormais afin de mener campagnes de tets d’audition. Nous nous rendons aussi dans les établissements scolaires et participons à des festivals de musique en proposant des bouchons et des tests d’audition. Globalement, nous constatons que les jeunes sont de plus en plus réceptifs à nos messages de prévention.
Annoncé lors de la campagne présidentielle, le reste à charge zéro en audioprothèse est désormais acté depuis janvier. Quelles ont été les effets de cette mesure sur Audio 2000 et ses clients ?
En audioprothèse, le reste à charge zéro est mis en place progressivement et ne le sera complètement qu’à partir de janvier 2021. A compter de cette date, le remboursement par la sécurité sociale sera d’environ 400 euros, sur des produits avec un prix plafond d’environ 950 euros ; le reste sera pris en charge par les complémentaires santé.
D’un point de vue tarifaire, nous avons toujours misé sur l’accessibilité, avec des produits de l’ordre de 699 euros, pour diminuer au maximum le reste à charge des patients. Le 100 % santé est en fait l’officialisation de ce que nous pratiquons depuis des années.
On dit souvent que le marché de l’audioprothèse est en pleine évolution, quels sont selon vous les grands enjeux à venir ?
2019 a déjà marqué une évolution dans l’encadrement du métier d’audioprothésistes. Tout ce que doit faire un audioprothésiste en termes de conseil et d’accompagnement est aujourd’hui normalisé et gravé dans le marbre. Il pouvait y avoir avant cela des pratiques très différentes d’un centre à l’autre. Audio 2000, en raison de ses procédures internes de contrôle qualité rigoureuses a été en avance là aussi sur la loi. C’est pourquoi nombre d’évolutions actuelles sont en réalité vécues dans la continuité pour les audioprothésistes de notre réseau.
D’un point de vue sectoriel, il est possible que le marché de l’audioprothèse connaisse un mouvement de verticalisation et de concentration autour de marques puissantes des fabricants forts. Mais nous en saurons plus dans les mois qui viennent.
Au niveau technologique, les bouleversements sont, eux, majeurs. Nous sommes passés de la préhistoire au 21ème siècle en l’espace de vingt ans. A la veille de l’an 2000, les appareils auditifs se réglaient avec un tournevis, alors qu’aujourd’hui, ils fonctionnent grâce au numérique et même pour certains d’entre eux à l’aide de l’intelligence artificielle. Nous travaillons sur des produits de plus en plus miniatures, fonctionnant avec une batterie lithium-ion. En 2012 nous aussi créé la surprise avec une innovation : les « audiovisuels », des aides auditives dans des branches de lunettes clipsées interchangeables. C’est un système qui permet de porter ses lunettes seules, ses appareils auditifs seuls ou les deux en même temps. Demain, l’appareil auditif sera un objet connecté, de santé, capable de détecter les chutes, les pulsations cardiaques, et de s’adapter automatiquement à l’environnement sonore dans lequel le patient évolue grâce à l’intelligence artificielle. L’audioprothèse est appelée à devenir un objet connecté qui veillera au bien être de son bénéficiaire.
Audio 2000 s’efforce de toujours proposer les produits les plus performants du marché. Mais il faut également veiller à accompagner ces produits techniques d’offres de service afin de mieux répondre aux demandes de nos clients parfois âgés.