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Plan EADS : quelle restructuration ?





Le 10 Décembre 2013

La restructuration des activités d’EADS a été lancée. Ce ne sont pas 8000, mais entre 5000 et 6000 postes qui vont prochainement être concernés par ce chantier majeur lancé par le directeur exécutif du groupe, Tom Enders.


Une restructuration en profondeur du groupe

crédit: Steff
crédit: Steff
Les chiffres sont finalement tombés. Le groupe EADS accompagnera bien sa restructuration globale par la suppression de quelques 5000 à 6000 postes. A partir de janvier 2014, les différentes filières du groupe aérospatial européen vont être réunies sous une seule et même bannière. « Dans la poursuite de cette stratégie, le groupe opèrera par ailleurs un changement de nom, optant pour « Groupe Airbus ». L’avionneur européen, qui a connu une nouvelle pluie de commandes cette année (14 milliards d’euros de vente cette année), doit désormais composer avec les syndicats européens. Au total, le carnet de commandes d’EADS dépasse les 650 milliards d’euros. Mais malgré ce regain d’activité, notamment du secteur civil, des postes devraient être supprimés. Tout en évoquant des mesures « draconiennes », Tom Enders a néanmoins précisé que les suppressions de postes prendront la forme de départs volontaires, de non-remplacement, et de non-renouvellement de contrats d’intérim, qui représentent 10% de la masse salariale du groupe. Il ne devrait donc pas y avoir de licenciements. Cette vague sans précédents de restructuration devrait s’accompagner d’une refonte en profondeur de la géographie du groupe. La fusion de plusieurs filiales en pôles d’activités conduira donc à la fermeture de certains sites, en particulier en Allemagne. 

Les raisons d’un bouleversement stratégique

Ces mesures, qui suscitent à bien des égards l’incompréhension, s’inscrivent pourtant dans une perspective de long-terme. Tout d’abord, les perspectives, en particulier dans le milieu de la défense, ne sont guère réjouissantes. Les budgets de la défense des pays européens, de loin les premiers clients d’Airbus, réduisent comme peau de chagrin. Ainsi, les activités de Cassidian, filiale militaire d’EADS devraient être revues considérablement à la baisse, puisque son carnet de commande devrait passer de 48 à 31 milliards d’euros d’ici à 2018. La rentabilité d’EADS constitue également un problème de premier plan : elle n’est que de 4,8% en fin d’année 2013, contre 8,1% pour Boieng. Le plan de Tom Enders est de parvenir à 10% de marge opérationnelle en 2015. Les réductions de postes devraient permettre d’économiser environ 700 millions d’euros sur deux ans. Le regroupement des différentes filliales devrait également permettre de recentrer les activités : Cassidian, Airbus Military et Astrium, répartis en plusieurs sites sur plusieurs pays devraient donc être réunis pour former la base militaro-industrielle du Groupe Airbus. Le siège parisien, évalué à environ 100 millions d’euros, devrait également être cédé, tout comme le siège de Cassidian se trouvant aux abords de Munich. Ce bouleversement de la structure du groupe se veut être la meilleure garantie de l’avenir du groupe, qui a abandonné, avec l’échec de la fusion avec BAE, l’idée d’équilibrer à l’horizon 2020 ses activités civiles et de défense. Airbus va désormais privilégier largement ses activités civiles : Airbus représente déjà 80% du chiffre d’affaires du groupe.




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