Journal de l'économie

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Quem deus vult perdere, prius dementat*





Le 30 Octobre 2020, par Nicolas Lerègle

La France est un pays laïc qui a fait de la séparation de l’Église et de l’État un dogme républicain depuis 115 ans. Cela a bien fonctionné, malgré quelques heurts et au fond, était accepté par les différents cultes. L’Islam est venu très clairement perturber ce statu quo.
Les journalistes devant l’ex siège de Charlie, le professeur Paty, l’attentat de Nice, le père Hamel et autres, oui les terroristes de cette confession, « ils viennent jusque dans vos bras, égorger vos fils, vos compagnes ».


Quem deus vult perdere, prius dementat*
Plusieurs raisons expliquent cette rupture d’équilibre. La nature même de cette religion qui ne cache pas son ambition sociétale et juridique. L’absence ensuite de clergé organisé et surtout hiérarchisé partageant un tronc commun théologique aisé à comprendre et diffuser. La présence enfin de puissances étrangères dans l’organisation de cette religion du financement des mosquées à celui d’associations en passant par l’envoi de prédicateurs dont beaucoup, tant s’en faut, ne partagent ni notre histoire, ni notre culture, ni nos valeurs.

Par faiblesse, lâcheté, intérêt, compromission, les classes politiques successives depuis les années 1920 ont accepté cette situation comme un mal nécessaire. L’Islam n’est pas « notre » religion – au sens celle de la France judéo-chrétienne – donc peu importe que ceux qui la pratiquent, essentiellement des étrangers en provenance des colonies ou des travailleurs émigrés, et la prêchent ne soient pas de « chez nous », cela n’est en quelque sorte pas l’affaire de la République.
Cette vision politique perdure encore aujourd’hui. Elle a même été renforcée par la crainte, pour ceux qui viendraient la contester, de se voir taxer de racisme, de xénophobie ou d’islamophobie ou de nuire à des relations internationales sensibles, comme avec l’Algérie par exemple. On trouve tout à fait normal de ne pas pouvoir aller dans une église en Arabie Saoudite, mais il est juste inadmissible et liberticide de s’interroger sur la construction d’une mosquée ou d’une école coranique en France.

Cette vision politique s’est même renforcée sous l’effet de la peur et de l’intérêt politique. La peur est celle d’être confrontée dans certains quartiers à des mouvements sociaux au regard d’une très forte densité de population émanant de pays musulmans ou pratiquant cette religion. L’intérêt est de s’accommoder de cette présence et de ces revendications en y voyant une façon de récupérer des voix lors des élections.

Cette vision politique fut aussi à courte vue, faisant de ces pays des marchés économiques pensant qu’il pouvait y avoir une interaction entre le traitement des ressortissants en France et leur capacité à acheter les produits de nos entreprises pour leurs pays. Vision à courte vue quand on voit comment ces pays, généralement peu démocratiques, traitent in situ leurs propres citoyens. En somme nous avons parfaitement su donner les verges pour se faire battre.
Cette vision politique peut et doit changer. Encore une fois ce ne sont pas les déclarations à l’emporte-pièce des parties extrémistes de droite comme de gauche qui n’ont d’autres solutions que l’exclusion ou la tolérance totale qui apporteront des réponses plausibles et efficaces. Les partis modérés (PS, PC, LREM, LR, Modem, EELV…) sont gênés aux entournures, car complices de compromissions locales ou internationales et effrayés à la pensée de se voir taxer d’intolérance, d’islamophobie, etc.

Il va falloir du courage pour modifier des années de mauvaises habitudes et prendre les décisions que les circonstances imposent.
Est-ce que les élus concernés accepteront de fermer les écoles coraniques ouvertes en toute illégalité, mais parfois avec leur aval les yeux fermés ? Ceci doit être opéré dans les plus brefs délais pour casser une logique d’éducation communautaire souterraine qui échappe à tout contrôle et dont à peine à mesure les conséquences à moyen et long termes.

Est-ce que l’on acceptera une logique d’expulsion, proche pour ne pas dire immédiate, des imams étrangers et instaurer une obligation que les prédications soient faites en français ? Les musulmans ont bien entendu le droit de pratiquer leur religion, mais ce droit doit s’exercer dans le respect de la République. La création de centres de formation adaptés est donc une nécessité absolue et doit être encouragée et non déléguée à d’autres pays. Comment pourrait-il en être autrement les imams actuels, pour l’essentiel, sont imperméables aux valeurs républicaines, car étrangers et éduqués qu’ils ont été dans des états souvent autocratiques et dénués de liberté culturelle. Qu’attendait-on que franchissant les frontières ils deviennent des lumières partisanes des droits de l’homme ?

Va-t-on se donner les moyens de dissoudre toutes associations et tous mouvements qui sous prétexte religieux ou culturels véhiculent des positions contraires à celles de la République et organisent des manifestations ou réunions dont le communautarisme n’échappe à personne. Encore cette nuit (28.10.2020) dans la banlieue lyonnaise des regroupements d’associations turcs voulant « casser » de l’arménien ont, par essence, dégénéré. On ne peut raisonnablement estimer que le pouvoir turc n’est pas étranger à ces mouvements et que dans le contexte actuel cela ne peut que s’amplifier. Après les Tchétchènes, les Turcs pourquoi pas d’autres demain ?

Allons-nous laisser les Français issus du Pakistan, de l’Algérie, du Maroc, de Turquie et de tous les autres pays musulmans faire corps avec leurs pays d’origine et sa politique au détriment de la France et de ses intérêts ? « Quoi des cohortes étrangères feraient la loi dans nos foyers? ». Allons-nous les laisser nous imposer une police de la pensée politico-religieuse fondée sur la peur qu’ils inspirent et le détournement des yeux qui en est parfois la réponse ? « De vils despotes deviendraient les maitres de nos destinées? ».

La multiplication des attentats depuis quelques semaines laisse à penser que nous sommes confrontés à un mouvement de fond qui vise à déstabiliser une société dans son entier. Évidemment non et sous-tend une interrogation « comment faire ? ».

Que ce soit un concordat avec l’Église Catholique ou la création du Consistoire pour le judaïsme Napoléon avait parfaitement compris que les religions, pour pouvoir s’épanouir dans une nation non théocratique et coexister avec elle, se devaient d’accepter des règles de vie commune et savoir, réellement, rendre à César ce qui est à César.
Sarkozy a voulu se voir Napoléon avec la création du Conseil Français du Culte Musulman mais cela fut un échec. Il en est assurément moins responsable que les premiers concernés qui n’ont eu de cesse que de vouloir importer en France les querelles de minarets de leurs pays respectifs. Macron y arrivera-t-il ? Il en a la volonté, mais peut-on contraindre des logiques et croyances antagonistes, des intérêts politiques étrangers de se (ré)concilier au nom d’une République laïque ? On peut craindre que cela soit cause perdue.

Il faut donc que les élus trop conciliants par le passé ou présentement acceptent de prendre leurs responsabilités et cessent des attitudes qui affaiblissent notre État de droits. Quand Martine Aubry ne voyait pas de mal à des heures de piscine réservées aux femmes pour complaire à un électorat musulman, quand Pierre Bédier fait le lit des Imans turcs à Mantes-la-Jolie, quand Serge Dassault finançait des petits caïds de Corbeil pour s’assurer des voix, quand le maire de Lyon refuse d’assister à la messe des échevins au nom de la laïcité, mais va le lendemain inaugurer une mosquée nous sommes dans un déni qui ne peut plus être accepté. C’est peut-être ce qui manque au projet d’Emmanuel Macron de lutter contre le séparatisme et le communautarisme musulman, la mise en place d’une autorité de contrôle des élus qui identifient et sanctionnent les comportements qui vont à l’encontre des valeurs d’une République qu’ils sont supposés représenter.
Il ne faut bien évidemment pas que ces mesures viennent en contradiction avec nos libertés publiques et plus généralement le respect des droits de l’Homme. Toutefois il faut savoir raison garder et entre le respect de « mes » droits (de l’Homme) en tant que citoyen français respectueux des lois de la République et les droits de l’homme de ceux qui veulent s’y opposer et remettre en cause cet équilibre, le choix me semble vite fait « Liberté, Liberté chérie, combats avec tes défenseurs (…) que tes ennemis expirant voient ton triomphe et notre gloire ! ».

Oui, ayons cela en tête, Dieu rend fous ceux qu’il veut perdre et, apparemment, ils sont nombreux.

* “Ceux que Dieu veut perdre, il commence par leur ôter la raison”
 


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